Nuit du 1 au 2 août: retour à Beyrouth.
Après 13 heures dans l’air conditionné des aéroports et avions low-costs-tout-pourris me voilà de retour dans la capitale trépidante. Je franchis la porte automatique de l’aire d’arrivée et reçois d’emblée une bouffée de chaleur en pleine face. Je m’engouffre dans la voiture de B.. En arrivant à la maison, je prends une grande respiration. C’est drôle-bizarre, on dirait que l’oxygène d’ici est moins efficace que celui d’ailleurs. L’air est chargé de quelque chose de lourd, l’humidité et la pollution sans doute. Quant à l’odeur, elle est tout à fait particulière. Un mélange de goudron chaud, de pots échappements, de terre brûlée, de sauna et d’humidité. On dirait que ça pue, mais en fait non, ça sent le Liban, c’est différent.
Le lendemain, je me décide pour une petite ballade à Gemayze.
L’air chaud et humide enveloppe les corps de haut en bas et de gauche à droite. Je transpire. Je me sens lourde, genre 809 kilos, quelque chose comme ça. Je regarde les filles aux longs cheveux lissés hyper maquillées et je me dis qu’elles doivent avoir un secret pour ne pas faire suinter leur fond de teint. Je me concentre pour faire des petits pas délicats qui me demandent le moins d’efforts physiques possibles. A coté de moi les embouteillages de voitures augmente encore un peu plus les rejets de pots d’échappements. Mes cheveux collent à mon front, ma micro-robe me fait l’impression d’un polar, j’en suis déjà à ma troisième bouteille d’eau. J’en ai encore pour 20 minutes de marche. Un énième taxi me klaxonne pour me proposer ses services. Je baisse les épaules, je râle en grommelant et je renonce lâchement à ma marche à pied en lui tendant 2000 LL tout en me réfugiant dans son air conditionné. Je suis maintenant coincée dans les embouteillages dans un service qui sent la poubelle mais au moins je ne transpire plus. Faut connaître ses priorités dans la vie.
Bref, je suis de retour à Beyrouth.