Grâce à Internet et aux réseaux sociaux, le féminisme 2.0 a explosé. On ne calcule plus le nombre de comptes d’empowerment féminin ou de groupes en ligne qui se sont transformés en véritables communautés féministes, en espaces de parole.
Cette plus grande visibilité a entraîné la montée de groupes anti-féministes sur le Web. Des hommes masculinistes y expriment une misogynie plus ou moins assumée, leurs discours reposent sur des stéréotypes de genre, voire des propos haineux. D’ailleurs, pendant trois jours en mai 2020, une dizaine d’hommes militants masculinistes membres de la 22 Convention prévoient d’expliquer aux femmes comment être des femmes « idéales ». Le message principal de ce groupe pointe le fait que les femmes ne sont plus ce qu’elles étaient –trop éduquées, trop intéressées par leur carrière–, d’où le slogan: « Make Women Great Again » (« rendre aux femmes leur grandeur »). La rhétorique anti-féministe est au cœur de leur propos, les femmes semblent représenter pour eux une menace à leurs propres privilèges. Comme l’écrit Garance : « Les masculinistes appuient leur action sur deux principes idéologiques, celui d’un anti-féminisme caricatural (il n’y aurait qu’un seul féminisme qui se réduirait à la haine des hommes et leur soumission) et celui de la construction des hommes comme victimes d’une « fémocratie », c’est à dire d’un règne des femmes et du féminisme ». Au sein de la manosphère, que ce soit via les réseaux sociaux, le forum 18-25 du site jeuxvideo.com, ou encore sur Reddit, les internautes échangent entre eux mais coordonnent aussi des raids, des attaques virtuelles contre les Youtubeuses, les bloggeuses ou les journalistes féministes.
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