Les mots des troisièmes du collège Matteo Ricci à Anderlecht à propos d’A bras le coeur

Mon amie Laure Derenne est professeure de français. Elle a proposé à ses élèves de troisième secondaire d’écouter un épisode d’À bras le coeur et de nous écrire une lettre à Benjamin et moi. J’ai reçu les courriers il y a quelques semaines. Parfois écrite à la main, parfois à l’ordi, chaque missive porte en elle des réflexions, des questions ou des confidences.

Hier, j’ai eu la chance de rencontrer les élèves et de répondre à leurs interrogations autour du métier de journaliste. Ils et elles m’ont demandé ce que j’entendais par « journalisme vivant ». Je leur ai répondu qu’il y avait différents types de journalistes, mais que j’envisageais ce métier comme le fait d’être une sorte de canal de transmission de récits, d’informations. On me raconte, je réfléchis, je partage. Mon souhait, ce qui m’anime, ce sont les histoires qui vivent, résonnent, suscitent des rencontres, des remises en question. Ces lettres écrites après l’écoute du podcast sont pour moi un merveilleux exemple de « journalisme vivant ».

Pendant deux fois 1h30, les échanges ont été passionnants, vivifiants. Aussi, je leur ai demandé si je pouvais partager des extraits de leurs courriers anonymisés. Les élèves m’ont répondu : « Oui, c’est une bonne idée ».

Voici donc les mots des troisièmes du collège Matteo Ricci à Anderlecht.

Par rapport à l’épisode #05 : Denis « Je voudrais le bonheur pour tous »

« Il y a un moment qui m’a touché dans son témoignage. C’était quand un homme demande à Denis d’être son père alors qu’il est sdf, ça j’ai trouvé marquant et émouvant. Lorsque l’humain est mis en avant, j’accroche direct! » M.

« Un des passages qui pour moi est intéressant, c’est le moment où, il dit ‘pour moi, l’université, c’est la rue.’ Ce passage m’a fait réfléchir et m’a rappelé que dans la vie, l’apprentissage ne se fait pas qu’à l’école. Ce n’est pas parce qu’une personne a fait des années d’étude qu’elle en saura plus qu’une personne qui en a fait moins. (…) Je trouve que votre métier est un métier intéressant, car il nous présente des aspects de notre société, de personnes, de culture qu’on n’aurait jamais pu entendre. » K.

« La prochaine fois que je verrai un sdf ouvert à la discussion, j’essayerai d’aller lui parler. » M.

Par rapport à l’épisode #07 Josyanne et Leslie : « Être bénévole, c’est se confronter à la réalité de l’autre »

« J’apprécie le fait de s’intéresser à la vie des gens ou même de donner un sens à leur quotidien, c’est pour ça que l’histoire de Josyanne et Leslie m’a touché. J’ai réussi à rentrer vraiment dans le podcast jusqu’au point de comprendre la solitude de Josyanne. » R.

« Malheureusement en Belgique, il y a beaucoup de personnes âgées qui vivent seules chez elles et qui ont besoin de compagnie. Vous avez réussi à trouver de la positivité en faisant découvrir ‘Bras dessus bras dessous’ qui connecte les volontaires les plus proches aux personnes ainées. Concernant la forme du podcast, l’idée d’ajouter de la musique faisait véhiculer des sentiments. C’est un podcast magnifique. » H.

Par rapport à l’épisode #08 Hassan : « Je suis le père de tous les PD»

« J’ai découvert grâce à vous que peu importe l’orientation sexuelle, il ne faut rejeter personne. » D. »

Comment avez-vous fait pour mettre Hassan en confiance pour qu’il dévoile la tragédie qui est arrivée à son fils? » L.

« J’ai deux amis qui sont musulmans et homosexuels. J’ai toujours été sensible par rapport à ce sujet. (…) Je trouve que Hassan est la vraie définition du héros » R.

Par rapport à l’épisode #09 Magda : « Si on peut aider les autres, on s’en rend encore plus forte soi-même »

« J’ai choisi l’épisode de Magda parce que je trouve qu’on ne parle pas assez des agriculteurs. (…) Elle a traversé beaucoup de choses et elle a encore la force d’aider les autres. Grâce à ce documentaire, j’ai découvert que partout il y a de la tristesse, il suffit de regarder autour de soi. »

Merci pour leur écoute, leur curiosité et leur réflexions. ❤